Si la Résistance était partout active dans le Massif Central, harcelant sans relâche les troupes allemandes, il en était de même en retour. En juin 1944, le chef d’état-major de la région Auvergne-Limousin, le général Fritz BRODOWSKI met sur pied une brigade sous les ordres du Generalmajor (Général de Brigade) Kurt von JESSER avec pour mission de rétablir l’ordre dans la région. Forte de près de 2.500 hommes et lourdement armée (avec même 2 escadrilles d’aviation d’intervention et de reconnaissance basées à Aulnat), cette brigade pourchassait inlassablement les résistants dans les 9 départements de la région, tirant avantage de sa constitution de conglomérat d’unités disparates pour faire opérer plusieurs groupes simultanément et donner une impression de grande mobilité. Les Allemands sont partout, investissent tous les villages, fouillent, arrêtent, interrogent, exécutent, déportent, pillent. Fort heureusement, leur arrivée est la plupart du temps annoncée, ce qui permet de réduire un peu leur nocivité.

Les prémices de l’attaque

Ainsi, à la suite des batailles du Mont Mouchet et de la Truyère et du nettoyage de Saint-Genès après l’évacuation de son réduit mi-juin, la région est quadrillée à la poursuite des combattants comme le rapportent DELQUAIRE et al. dans leur récent ouvrage. Après plusieurs autres villages, Condat est investi le 26 juillet par une colonne allemande et ratissé ainsi que ses environs. François KOPRIVA, membre du groupe de résistants Eynard (Commandant Roger PLAYE) sous les ordres du lieutenant GANTZER à Marcenat, est arrêté à 2 km de Condat le 1er juillet 1944 ; il va jouer un rôle certain dans les jours qui vont suivre.

Après 6 jours de recherches infructueuses des résistants qui, heureusement prévenus, s’étaient enfuis avant son arrivée, cette colonne se met ostensiblement le 1er juillet en ordre de départ pour le lendemain. Une fois de plus l’information circule et arrive aux oreilles de Monsieur CHANTRON, aubergiste et maquignon (1) à La Mayrand qui s’était rendu à une foire du Cantal en ce 1er juillet. De retour, celui-ci ne manque pas de prévenir le capitaine CHAUVEAU, malheureusement en l’absence du capitaine GARNAVOT (Riboulding, capitaine Albert) parti ce jour-là en mission.

« Si les boches arrivent, on aura bien le temps d’aviser ! »

Cette réaction ne faisait que traduire les mauvaises habitudes prises par le groupe dont certains membres étaient confortablement installés chez l’habitant dont ils avaient réquisitionné la maison, les réserves de boisson étant manifestement largement partagées. Le caractère reculé et isolé du hameau entretenait un sentiment de sécurité, renforcé par l’absence d’alerte depuis l’arrivée de la Trentaine. Monsieur CHANTRON s’en retournera avec quelques femmes du Petit-Parry qui se réfugieront ce soir-là par sécurité dans son auberge en attendant de voir ce qu’il va se passer.

(1) : ce terme désigne un marchand ou courtier en chevaux ou bêtes de somme, métier répandu par le passé dans les zones rurales.

Albert GARNAVOT

Riboulding

capitaine Albert

19-11-1918

© SHD GR-16P-243751

La réaction de CHAUVEAU est sans appel :

6. Après l'attaque

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