Relater avec précision en 2019 les évènements survenus au Petit-Parry le 2 juillet 1944 est une gageure. Les principales raisons en sont le temps écoulé depuis cette date (trois quarts de siècle) et la faible notoriété de ce maquis face aux hauts lieux tels que le Vercors, les Glières ou le Bugey pour ne citer que quelques uns des plus connus. Tous les acteurs ont maintenant disparu et n’ont laissé que des témoignages limités que complètent ceux des témoins, soit directement s’ils étaient encore dans leur enfance au moment des faits, soit par la voix de leurs descendants, tous recueillis avec passion par DELQUAIRE et al. dans leur récent ouvrage (1).

Les évènements du 2 juillet 1944

Préambule

Situation

Le hameau du Petit-Parry (connu avant guerre sous le nom de Parry, sans que l’on sache les raisons de ce changement de dénomination qui apparaît déjà dans tous les documents intermédiaire du rapport d’Albert GRÉGOIRE daté de décembre 1945) regroupe quelques habitations, fermes et granges sur une pente orientée sud/sud-est  à 1.100 m d’altitude.  Il est occupé dans les années 40  par quelques familles paysannes  qui vivent principalement

(1): Les références complètes des ouvrages cités sont précisées à la page En savoir plus.

de l’élevage et la fabrication de fromage, complétés de quelques cultures de céréales.

Le récit proposé ici repose principalement sur l’analyse du rapport d’Albert GRÉGOIRE daté de décembre 1945 à la clôture de son enquête pour crime de guerre concernant les circonstances du décès de Claude MARRET lors des combats du 2 juillet 1944. Ce rapport comprend les témoignages des acteurs de ces combats dont le principal, celui d’André GRANET (fait prisonnier à la fin de l’attaque), et de témoins directs tels que les villageois du Petit-Parry. Il est complété par d’autres documents, dont le témoignage détaillé de Rémy RICHARD qui prit part au début des combats du 2 juillet 1944, daté de décembre 1946 (car très occupé sur d’autres théâtres d’opérations en tant que militaire d'active) et publié in extenso dans l’ouvrage de Pierre LOUTY (et partiellement sur le site de Roger THÉVENIN), ainsi que les témoignages d’autres membres de la Trentaine d’Issoire.

Les documents analysés dans leur globalité donnent une vision d’ensemble cohérente des évènements. Mais pour certains détails précis (à commencer par les horaires du 2 juillet, pour lesquels certains se réfèrent à l’heure solaire, d’autres à l’heure légale), d’importantes incohérences ou contradictions peuvent se révéler que l’on signalera avec des propositions de solution en veillant à ne pas privilégier celles qui “arrangent” le propos.

Le hameau est loin des grandes agglomérations et des grands axes de communication, simplement desservi par une voie communale. C’est donc un lieu relativement isolé qui se prête favorablement à l’hébergement de résistants. Mais de là à en héberger plus d’une trentaine et donc doubler la population, c’est faire courir des risques aux habitants par l’augmentation du trafic et les mettre en difficulté à une époque où l’on manque de tout. Telle était néanmoins la décision des habitants du hameau, qui ne seront jamais assez remerciés pour leur engagement.

Comme cela apparaît sur la carte ci-contre, le maquis du Petit-Parry n’était pas isolé. De nombreux groupes étaient parsemés dans cette région montagneuse recouverte de forêts. Ils interagissaient nécessairement entre eux et les nouvelles recrues étaient toutes instruites au buron de la Cessaire de Lucien GOIGOUX, grand organisateur de la résistance dans la région (2).

(2): DELQUAIRE et al. consacrent dans leur récent ouvrage un important chapitre à ce chef incomparable et à sa famille.

© in "Catalogue de l’exposition des 70 ans de la Rafle de Besse et des évènements de Belleguette", Service Patrimoine, Mairie de Besse, 2014 (page 7)

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6. Après l'attaque

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